Alexandre Dumas
CONTES DITS DEUX FOIS
Contes d'après Andersen et Grimm
Préface de l’auteur
L’homme aux contes
Vous saurez, chers petits lecteurs, auxquels s’adresse plus spécialement ce recueil, qu’en 1838, c’est-à-dire bien longtemps avant que vous fussiez nés, je faisais un voyage en Allemagne.
Je m’arrêtai un mois à Francfort pour y attendre un ami à moi, qui savait une foule de jolis contes et qu’on appelait Gérard de Nerval.
Hélas ! un jour, chers petits lecteurs, vous ment il a vécu ment il est mort. Sa vie est plus qu’une histoire et mieux qu’un conte : c’est une légende.
J’avais reçu l’hospitalité dans une famille dont le père était Français, la mère Flamande, et dont les enfants étaient un peu de tout cela.
Il y avait, dans la maison, deux petits garçons et une petite fille.
Les deux petits garçons avaient, l’un sept ans et l’autre cinq. La petite fille avait quatorze mois.
Les deux garçons sont aujourd’hui, l’un sous-lieutenant, l’autre sergent en Afrique. La petite fille est une grande et belle personne de vingt ans et demi.
J’avais donc bien raison de vous dire que mon voyage avait eu lieu bien longtemps avant que vous fussiez nés.
Sous le prétexte qu’ils me voyaient écrire pendant une partie de la journée, les deux petits garçons, tous les soirs, après le dîner, me demandaient de leur dire un conte.
Quant à la petite fille, qui m’en a quelquefois et à son tour demandé depuis, elle ne demandait rien alors que son biberon, qu’elle caressait, il faut le dire, avec une affection toute particulière.
J’épuisai vite mon répertoire de contes ; car vous connaissez l’insatiable avidité des auditeurs de votre âge. Un conte à peine achevé, leur manière d’applaudir est de dire : « Encore ! » leur manière de remercier est de dire : « Un autre ! »
Quand je n’en sus plus, j’en inventai. Je suis fâché de ne pas me les rappeler, attendu que, sur la quantité, il y en avait un ou deux fort jolis.
Arrivé au bout de mon imagination, je dis à mes petits camar
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